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4 enjeux pour 2019

L’humain, animal en danger de l’année
La politique climatique en Suisse est dans une impasse, sous la domination d’un Parlement de droite qui met en péril les générations futures. Il faut en effet arrêter de dire et de croire que l’enjeu est la sauvegarde du climat. Lui s’en fiche bien de changer, tout comme la planète qui va très bien survivre à un réchauffement. Pas nous ! L’équilibre qui permet l’existence de l’espèce humaine est très fragile, et il est en danger. La différence entre l’ère glaciaire, qui recouvrait la Suisse de kilomètres de glace et notre climat de 2019 est de seulement 4 degrés. La conséquence d’une augmentation de 5 degrés d’ici à 2050 est donc simple : la famine, le désert, les guerres. Gravissime et urgentissime enjeu donc.

Pour y répondre, la Suisse a ratifié l’accord de Paris, qui impose d’abandonner toute énergie fossile d’ici à 2050. Pourtant, notre Parlement a fait une loi si faible, qu’il a fallu la refuser : pas d’objectif de réduction du CO2, pas de geste en faveur des véhicules électriques, de nombreuses exemptions en faveur des entreprises polluantes, etc. Tout est à refaire ! Les élections d’octobre devront donc permettre de corriger le tir, à condition qu’un Parlement plus vert sorte des urnes !

Une année pour une meilleure mobilité
D’ici là, les Verts envisagent de lancer une initiative pour une taxe sur les billets d’avion. L’impact du trafic aérien sur le climat est très lourd : 10% des émissions globales de CO2 en Suisse. Or, le transport aérien est libre de toute taxe : pas d’impôt sur le carburant, pas de TVA, pas de taxe CO2. Rejetée par le national, cette mesure concrète est pourtant soutenue par la population (selon un sondage de l’institut gfs-zurich). L’association actif-trafiC, au comité national de laquelle j’ai l’honneur de siéger, fait partie des organisations qui s’engagent fortement pour cette disposition. Fervent défenseur des trains de nuit, actif-trafiC se bat pour la mobilité de demain : plus active, sans carbone, de proximité.

Une gestion archaïque de notre mobilité, c’est aussi un impact énorme du bâti sur les espaces publics et naturels : les parkings qui recouvrent le pays (8 millions de places de parc, c’est-à-dire autant d’espaces perdu pour jouer, marcher, se rencontrer), les routes et les autoroutes qui s’étendent (entre le projet californien de l’Ouest lausannois et celui d’autoroutes à 6 voies partout dans le pays du Conseil fédéral) et les zones commerciales qui prolifèrent (loin des centres, elles mitent le territoire et ne fonctionnent que grâce à la voiture). Repenser nos modes de transport, c’est aussi moins construire et mieux consommer. Une bonne raison de voter oui à l’initiative des Jeunes Vert-e-s « Stop mitage » le 10 février prochain.

Tous mes vœux de santé
La mobilité et notre cadre de vie sont aussi des problématiques de santé. Les risques sanitaires liés au manque d’activité physique dus à notre recours à une mobilité motorisée sont considérables. De même qu’habiter dans des milieux urbains pauvres en éléments naturels et trop exposés à la pollution sonore ou atmosphérique. À une bonne politique climatique, il faut donc allier une politique sanitaire efficace.

Indéniablement, l’enjeu prioritaire en matière de santé est son coût, trop lourd. Nous sommes nombreuses.eux à voir ce fardeau s’alourdir et à faire le choix de la franchise la plus haute, tout en renonçant à des soins. Mais ce débat épineux ne doit pas faire disparaître ceux que nous devons mener sur la qualité et la préservation de la santé publique. Nous devons concentrer nos efforts pour améliorer la santé de chacune et chacun d’entre nous, pour favoriser une population mieux portante et plus heureuse. La prévention, ainsi que la prescription d’autres méthodes de soin, moins invasives et moins coûteuses sont les pierres angulaires de cette politique. En la matière, deux domaines vont mobiliser mon attention dans les prochains mois : les médecines complémentaires et la santé psychiatrique.

2019, l’année de la meuf
Notez bien cette date : 14 juin 2019. Plus de 20 ans après avoir obtenu une loi sur l’égalité en se mobilisant à travers tout le pays, les femmes appellent à nouveau à la grève féministe, pour réclamer son application. Tout simplement.

Parmi les revendications, l’égalité salariale est toujours là, car le Parlement se moque de nous en refusant des sanctions envers les entreprises hors la loi. Forte aussi se fait entendre l’exigence de la fin des violences sexistes et la mise en place de vraies structures pour les contrer. La lutte contre le harcèlement sexuel reste mon combat prioritaire, qui je continuerai à mener sur plusieurs fronts, de mes dépôts parlementaires au slogan militant en battant le pavé.

Là encore, les élections d’octobre seront l’occasion d’élire un Parlement plus féminin, avec des expériences de vie différentes que celle, surreprésentée, des vieux mâles blancs du Parlement actuel, à qui on doit tordre la main pour soutenir l’accueil parascolaire et qui ne comprennent pas le problème de l’inégalité salariale ou des discriminations sexistes. Plus de femmes, plus de jeunes, plus de Verts, plus d’élu.e.s responsables : voilà mes vœux pour la Suisse en 2019. Elle s’apprête soit à subir 4 nouvelles années de politique irresponsable et arriérée, soit à voir le jour d’une ère nouvelle, qui mettra le bien commun – le climat, la santé, le vivre ensemble – au centre de nos préoccupations.