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Quel avenir pour nos aîné-e-s ?

Cette question m’a été posée par Pro Senectute Vaud, à l’occasion d’un débat. Vaste question me direz-vous ! En tant que bénévole* Pro Senectute, c’est une question que je me pose régulièrement dans le vif de l’action. Vaste question donc, à laquelle je jette ici quelques réponses, sans exhaustivité aucune, mais aussi sans me focaliser sur la question des rentes, comme le font malheureusement trop souvent les politiques.

On parle de quoi avec les aîné-e-s ?

Lorsque j’aborde la question des séniors, je ne peux m’empêcher de penser immédiatement à ma grand-maman, dernière des quatre à m’accompagner encore. De quoi elle a besoin ma grand-maman ? À 90 ans (!!), elle découvre cette année une vie nouvelle : le veuvage, puisque mon grand-papa nous a quitté cet été. À 90 ans, ma grand-mère se retrouve donc devant un nouveau défi, des nouveaux besoins, de nouvelles attentes.

Le troisième et le quatrième âge ne sont donc pas un long repos, mais bien de nouvelles étapes de la vie, pleines de défis. Et le premier de ces défis, c’est le combat pour l’autonomie.

L’autonomie comme politique des séniors

C’est en effet le propre de la vieillesse : avec son lot de soucis physiques et la disparition de l’entourage, elle est le point vers lequel se sent se rapprocher chaque jeune retraitée et retraité. C’est alors que conserver son autonomie devient un enjeu primordial, et quotidien.

L’autonomie financière : véritable RBI (concept chéri dont je reparlerai ici), le premier pilier est le plus social et le plus important des trois. Renforçons l’AVS (par exemple avec l’initiative AVSPlus) et faisons baisser les coûts que supportent les séniors (notamment les loyers, avec une politique plus forte des cantons).
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L’autonomie physique : personne n’a envie d’aller vivre dans un EMS ! Augmentons l’aide au maintien à domicile et créons des lieux de vie mixtes, proches de centres médicaux. Portons beaucoup de soin aussi à ce qui semble être un détail, mais qui au contraire est fondamental : la forme de la ville, pour soutenir la mobilité de tous les âges. Un escalier sans main courante ou des bancs sans accoudoir peuvent être des obstacles insurmontables et cloîtrer nos grands-parents chez eux.

L’autonomie sociale : Les vieux sont des grincheux qui viennent exprès faire leurs courses 10 minutes avant la fermeture du magasin… ou pas ! Donnons aux séniors la place qui leur revient, quelque soit l’horaire du bus ou celui d’ouverture de la poste et reconnaissons leur utilité. Je ne connais pas une personne âgée qui passe sa journée au lit à ne rien faire : baby sitting, cours, bénévolat, politique, chant, etc. Les retraité-e-s- sont une ressource sociale et financière injustement ignorée.

Pour finir, la peur la plus grande que j’entends autour de moi, de ma grand-maman ou de mes camarades de Pro Sen, est celle d’une éventuelle souffrance ou sénilité à l’approche de la fin. Le combat encore à gagner, c’est en effet l’autonomie jusqu’au dernier moment. C’est pourquoi je soutiens ce droit à décider de sa mort, comme dernier acte humain autonome.

Les ainé-e-s me parlent avant tout de leurs petits enfants, de l’accès peu pratique à l’hôpital, de leurs trucs et astuces pour traverser Lausanne en évitant les pentes et les pavés, de leurs genoux qui les inquiètent ; assez peu de leurs rentes. Et si la politique les entendait et commençait d’abord par s’inquiéter de leur qualité de vie plutôt que de leur porte monnaie ?

 

* Je suis passeuse de culture pour une opération conjointe entre Pro Senectute et la MCBA.