Je dois beaucoup à Christoph Blocher.
Oui, vous avez bien lu, je dois beaucoup à Christoph Blocher. Ou plutôt à ses positions, à ses pratiques et à ses déclarations nauséabondes. Lorsque le 10 décembre 2003 j’ai compris que mon pays faisait un pas dangereux dans la direction de son parti d’extrême droite, lorsque ce triste sire a été élu, à la place d’une femme en plus, au Conseil fédéral, j’ai senti au plus profond de moi un élan de patriotisme insoupçonné. Je ne pouvais pas rester les fesses tranquillement posées sur mon banc d’école à regarder d’autres défendre ma Suisse ouverte, solidaire et innovante, celle qu’ébrèche jour après jour l’UDC et ne rien faire. Quelques temps après, je m’engageais chez les Jeunes Vert-e-s vaudois-e-s. J’avais 16 ans, et 10 ans plus tard, Monsieur Blocher et sa clique de xénophobes, sexistes et homophobes motivent toujours une partie de mon engagement politique.
Pourquoi les Verts ?
D’abord parce que l’écologie est la seule voie qui permet de considérer l’être humain dans son entier, au sein de son environnement dont il dépend et qui dépend de lui. Je trouve extraordinairement limité de considérer l’humain seulement par le petit bout de la lorgnette de son salaire ou du portemonnaie de son patron. L’écologie, c’est la recherche de l’équilibre et du bien-être de toutes et tous.
L’écologie c’est du plaisir, santé!
Ensuite parce que les Verts ont une éthique politique. Ça a l’air idiot de dire cela, les politiciennes et les politiciens ne sont pas “tous les mêmes pourris”. Nous on a plutôt l’art de se mettre des bâtons dans les roues pour surtout éviter les conflits d’intérêt et on rechigne à financer notre engagement politique, qui doit rester bénévole. Nous ne créons pas non plus des super-politiciens qui n’ont jamais travaillé et que nous plaçons « aux bons endroits ». Pas de campagne à l’américaine où on dénonce la candidate Chose ou le candidat Truc. C’est moins rigolo, mais je me regarde avec sérénité dans le miroir. La protection de la nature, des animaux et des plus faibles est un engagement que nous poursuivons aussi par éthique, et cette éthique se ressent donc aussi dans notre fonctionnement :
nous faisons de la politique autrement.
Pour finir, parce que je déteste les casernes ! La politique du petit chef et l’imposition par le haut de la pensée politique unique, que je retrouve si souvent dans les autres formations politiques est inexistante chez les Verts. C’est sûr, ça serait plus pratique pour moi, en tant que présidente à tendance dictatoriale, de décider ce qui va être pensé, dit et défendu. Mais je fuis ce fonctionnement de pouvoir et d’ego et préfère clairement les discussions et le respect dans le désaccord. On nous considère parfois, à tort, comme un joyeux bordel, mais finalement cela nous rend meilleurs dans notre exercice de la démocratie.
Un blog vert et une tournée de verres !
Je fête donc cette année les 10 ans de mon entrée chez les Verts. D’abord active chez les Jeunes Vert-e-s vaudois-es, mon engagement chez les « vieux » verts s’est cristallisé en 2010, lorsque j’ai été engagée comme secrétaire par les Verts lausannois. Pour marquer cette décennie de militantisme, je concrétise enfin un projet que j’ai depuis longtemps : voici mon blog ! Promis, les prochains billets seront moins longs et j’y parlerai d’autre chose que de moi…
10 ans d’engagement écologiste, ça se fête. Je serai donc le 18 septembre à la Brasserie du Château pour lever mon verre vert. Soyez toutes et tous les bienvenus !