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#LéoimParlement – session d’hiver 2019

Aujourd’hui s’achève la première session de la 51e législature du Conseil national. Celle-ci a été riche en émotion pour mes premiers pas au Parlement, mais a également été riche en travail. Je me suis engagée depuis le 2 décembre au Conseil national pour défendre l’égalité, le climat, mais aussi un système de santé plus humain et plus cohérent. 

Le 10 décembre 2019, j’ai prononcé ma première intervention à la tribune du plénum en défendant la position du groupe Vert·e·s pour une entrée en matière sur la modification de la loi sur les stupéfiants. 500 000 Suissesses et Suisses ont fumé du cannabis à plus de 1 % en teneur de THC et la prévention à l’addiction est inefficace, car totalement inexistante. Il faut donc couper l’herbe sous les pieds des dealers en réfléchissant à un nouveau cadre de loi, qui prennent en considération les consommatrices et consommateurs et leur santé. J’ai donc appelé à soutenir cette entrée en matière qui permettra à la Confédération d’effectuer des tests limités dans le temps sur un échantillon de population strictement défini. En nous donnant enfin des chiffres sur lesquels se baser, nous pourrons rediscuter de la légalisation du cannabis.

Le 12 décembre 2019, j’ai confirmé la position des Vert·e·s comme rempart au populisme. Le Conseil national et sa majorité bourgeoise se sont entêtés à parler d’islamisation rampante de la Suisse alors que notre pays ne connaît pas de problèmes liés à la burqa et qu’il est au contraire le champion européen de l’intégration harmonieuse des musulmans et musulmanes. Je déteste la burqa pour ce qu’elle représente, mais la bassesse du débat m’a obligée à intervenir pour défendre le droit des femmes à porter ce qu’elles veulent. J’ai rappelé haut et fort que :  

  • on ne déshabille pas une femme de force
  • on ne libère pas les gens malgré eux
  • on ne punit pas les victimes d’une oppression

J’ai donc appelé le Parlement à se doter de moyens supplémentaires pour mettre en oeuvre  des mesures psycho-éducatives, pour créer des bureaux de l’égalité et pour plus d’aide internationale au développement plutôt que de donner de l’eau au moulin de l’UDC avec un contre-projet inutile et disproportionné.

Le 16 décembre dernier, j’ai apporté mon soutien aux infirmières et infirmiers. Elles sont à la base de notre système de santé. Les soins infirmiers, ce n’est pas un service d’accueil hospitalier. Elles accomplissent chaque jour un travail précieux et important pour la santé des patientes et patients. Cette branche ultra sollicitée et indispensable est pourtant toujours déconsidérée, la valorisation du travail infirmier restant dans l’ombre de celui des médecins. Comme d’autres branches à majorité féminine, elles sont toujours mal payées et pas assez valorisées. Avec les Vert·e·s, je soutiens les infirmières et infirmiers et j’ai défendu leur initiative au Conseil national. 

Cette première session était aussi celle de l’élection du Conseil fédéral et de la présidence du Conseil national. Les partis de droite ont en bloc prouvé que nous, vertes et verts, n’étions pas les bienvenu·e·s au Parlement, et ce à deux reprises. Seul·e·s les socialistes et les élu·e·s Vert·e·s ont soutenus la candidature de ma collègue Regula Rytz pour un gouvernement plus écologiste et compétent en matière sociale et climatique. Une grande partie de la majorité bourgeoise du Conseil national a également décidé symboliquement de ne pas voter pour ma collègue Irène Källin à la deuxième vice-présidence du Conseil. Alors que les Vert·e·s ont de fait, droit à ce poste et que les candidates et candidats des groupes ne sont habituellement pas contesté·e·s. Une partie de la droite nous signifie ainsi que non, les Vert·e·s n’ont pas leur place à Berne.

Cette session a aussi été l’occasion d’autres défaites rageantes comme la modification de la loi sur le service civil dont l’accès a été rendu terriblement plus difficile. Le groupe des Vert·e·s et moi-même allons nous investir à fond pour trouver des majorités dans ce Parlement toujours ancré dans le Vieux monde et changer enfin le cap en matière de politique de santé, de paix et d’égalité, dans un contexte d’urgence climatique.