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Stop aux violences sexistes

[Texte paru dans le 8 Minutes 2018 en tant qu’éditorial, illustration de Manon Roland]

Le déferlement #metoo et #balancetonporc a enfin fait entendre au monde ce que crient les femmes depuis des années : il est temps de mettre fin aux violences sexistes !

La vie des femmes ressemble à un champ de mine. Au travail, dans la rue, accoudée à un bar, en politique, dans les salles de sport, lors d’une fête de famille : chaque interaction avec un homme peut présenter le risque d’un cas de harcèlement. Cette situation péjore les femmes bien sur, mais aussi les hommes, tous assimilés à des harceleurs potentiels. Les cibles du harcèlement ne sont ainsi pas des victimes, mais des combattantes dans une guerre contre le sexisme. En effet, le harcèlement sexuel fait partie du long continuum de violences sexistes que subissent les femmes, du paternalisme bienveillant au viol. Et le sexisme tue : en Suisse, tous les 10 jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.

Mais partout, quelle que soit notre condition sociale, nous nous battons. Parce que c’est finalement notre solidarité qui permettra de venir à bout de ces violences, nous nous battons – aux côté des hommes alliés – pour nous-même, mais aussi pour nos filles, nos amies, nos collègues, nos camarades et nos sœurs qui n’ont pas notre voix. Nous nous battons aux côtés des femmes migrantes, qui ont subi des viols et violences dans leur pays d’origine et vivent l’enfer sur les routes de l’exil, pour se retrouver renvoyées à ces dangers par la Suisse.

Nous nous battons aussi contre toutes les discriminations auxquelles font face les femmes : entrave au droit à l’allaitement, reconnaissance du travail de care, système des retraites déséquilibré, (in-) égalité salariale. Parce que ce sexisme structurel est aussi le terreau dans lequel le harcèlement et les violences sexistes prennent racine.