Femmelette: femme de constitution délicate, d’une grande faiblesse physique ou morale. 2017 nous a prouvé que ça n’existe pas!
JANVIER: deux postulats contre le harcèlement de rue
Les premières mesures annoncées le mois précédent par la Ville de Lausanne suite au sondage sur le harcèlement de rue m’avaient inquiétée, puisqu’elles consistaient principalement en une sur-sécurisation de la rue. J’ai donc déposé deux postulats pour lutter contre le harcèlement de rue par l’éducation et proposer une application mobile pour donner un outil aux cibles du harcèlement. Ces postulats ont été directement renvoyés à la Municipalité en mars, qui y a répondu en décembre.
FEVRIER: oui à la LPPPL!
La campagne pour la Loi sur la préservation et la promotion du parc locatif (LPPPL) bat son plein. La Fondation Solidarité Logements pour les Etudiant-e-s, dont j’étais alors présidente, s’engage en faveur de cette loi qui va favoriser les logements d’utilité publique, dont font partie les projets pour les jeunes en formation. Février, c’est aussi le mois de la décision honteuse du Conseil communal de réduire la zone de prostitution de Lausanne, en refusant d’un lieu de passe sécurisé. Lors d’un débat hygiéniste, moraliste, électoraliste et paternaliste, la majorité “de gauche” a privilégié le confort – présumé – de sa classe plutôt que les conditions de vie et de travail des plus menacés. Ma plus difficile défaite politique à ce jour.
MARS: Lausanne, bientôt BD et LGBT* friendly?
Suivant la commission ad hoc, le Conseil communal a renvoyé presque à l’unanimité mon postulat pour une maison lausannoise de la bande dessinée à la Municipalité! Je me réjouis de voir ce qu’elle va en faire, en espérant que cela permette à la fois de valoriser la richesse du patrimoine bédéphile lausannois et de renforcer mon festival chéri BDFIL. Ce même mois, le postulat, coécrit avec Géraldine Bouchez, pour que Lausanne rejoigne le Rainbow Cities Network et renforce ainsi sa lutte contre l’homophobie est également transmis directement à la Municipalité. Il donnera courant 2018 un préavis consacré aux luttes contre les discriminations auxquelles font face les membres de la communauté LGBTQIA. Par contre, le même mois, nous perdons quasi définitivement la bataille politique pour sauver la forêt du Flon…
AVRIL: succès verts aux élections cantonales
4119 mercis pour pour votre vote et votre confiance qui m’ont permis d’accéder au Grand Conseil! Et pour le superbe cinquième siège vert lausannois que nous avons gagné. Il me permet de siéger avec un immense plaisir aux côtés de Séverine Evéquoz qui l’occupe! Je me suis donc préparée à porter notre programme vert d’égalité, de santé et de protection de notre environnement au Grand-Conseil, avec un immense plaisir. Et avec la bénédiction de mes meilleurs supporters. Quelques semaines plus tard, Béatrice Métraux était réélue au Conseil d’Etat, où nous conservions la majorité rose-verte: de belles élections!
MAI: dernier Comité des Verts lausannois
J’ai vécu avec émotion la dernière séance de comité des Verts lausannois, que je présidais depuis 4 ans. Mon entrée au Grand Conseil impliquait ma démission du Conseil communal. Il m’avait donc paru mieux de laisser ma place à une super relève: Xavier Company et Benjamin Rudaz, qui continuent avec succès à défendre nos belles valeurs vertes de responsabilité, solidarité, égalité et durabilité. Merci encore à ma si précieuse équipe du comité de m’avoir accompagnée dans une formidable aventure humaine, émotionnelle et politique. Qui a dit qu’on ne se faisait pas d’amis en politique?
Double mandat, relève, meilleurs et pires souvenirs, défis: le chouette article du 24heures à ce sujet.
JUIN: démission du Conseil communal et assermentation au Grand Conseil
Le mois du grand changement, le saut dans le grand bain. Farouchement opposée au double mandat, je me devais de démissionner du Conseil communal avant de siéger au canton. Mais je ne l’ai pas fait sans un gros pincement au coeurs, tant j’ai eu plaisir à siéger dans un hémicycle réellement tourné vers le bien commun (chacun à sa manière) et dans un groupe vert d’une grande qualité et de plus à très large majorité féminine. Le 27 juin, je prêtais serment – laïc – dans la cathédrale et siégeais pour la première fois au Grand Conseil. Avant de partir, le Conseil communal m’a néanmoins offert une dernière déception: le refus de ma proposition d’artothèque par une majorité trop élitiste pour imaginer d’autres formes d’accès à l’art….
JUILLET: boulot boulot boulot
J’ai eu la chance pour Plates-Bandes de gérer et suivre le projet Replay 2017. Ce programme d’animation de la friche de Malley accueillait cette année HOUSE II, un projet des étudiant-e-s de première année en architecture de l’EPFL. Une structure expérimentale en bois est venue accompagner La Galicienne et a accueilli deux expositions, dont “Rêveries urbaines” que j’ai commissarié pour BDFIL. Un trop beau retour à mes amours d’historienne de l’art et un résultat qui fait chaud au coeur!
AOÛT: pour un front de politiciennes
Le débat sur l’élection au Conseil fédéral de celui (ou celle…) qui succédera à Didier Burkhalter fait rage. Isabelle Moret subit une campagne dégoutante pour toute la classe politique et médiatique. Sa charge de maman, ses habits, son célibat, ses humeurs, tout y passe. Je ne partage a peu près rien avec Isabelle, mais je m’engage pour son élection, car je sais qu’elle a cette expérience qui manque tant à la politique suisse, encore dominée par de vieux messieurs: celle d’être une femme dans un environnement hostile. Oui, dans le contexte politique actuel, être une femme doit être un argument majeur pour être élue!
SEPTEMBRE: PV2020 ne passe pas!
Injuste, inutile, incohérente et dépassée: la réforme du système de retraite “prévoyance vieillesse 2020” avait tout pour déplaire. Aux côtés de la Gauche de la gauche, je m’engage contre cette proposition qui faisait encore porter la majorité de l’effort sur le dos des femmes, alors que nous sommes déjà pénalisée tout au long de notre vie privée et professionnelle. Le NON du peuple, une fois analysé, montre que les femmes ont grandement fait pencher la balance vers le refus, car nous ne sommes pas des pives: tant que l’égalité ne sera pas pleinement établie, nous refuserons d’éponger un système qui nous est défavorable!
OCTOBRE: #metoo
C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai lu les témoignages #metoo s’afficher les uns après les autres sur mon fil Facebook. Nous sommes des guerrières du quotidien, confrontées à un système où les violences sexistes sont un risque constant. Nous sommes des guerrières contre un système qui nous est hostile, mais que notre parole, notre organisation et notre solidarité (aussi celle des hommes “biens”) sauront contenir. Alors déjà merci, merci pour vos témoignages et pour le mouvement #balancetonporc et #metoo! Et força, car nous allons concrétiser ces hastag dans la société, pour que notre vie de femme ne soit pas un constant terrain miné.
Mon postulat au Grand Conseil, qui a fait des petits en Romandie.
La RTS a consacré une superbe émission à ce phénomène, à réécouter absolument!
Au Parlement, c’est l’affaire Buttet qui défraie la chronique. Ce qui a été dit de mieux à ce sujet (par un homme).
NOVEMBRE: les jeunes LGB en danger?
J’ai eu la chance d’animer une table ronde autour de l’étude sur “la victimisation des jeunes non-exclusivement hétérosexuel.le.s” menée par l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP) en collaboration avec VoGay. J’en ai tiré quelques questions à poser au Conseil d’Etat, mais j’ai aussi réuni des pistes de réflexions pour assurer la sécurité et le bien être des jeunes LGB dans nos écoles vaudoises: chacune et chacun, nous pouvons agir à notre niveau, car nous avons toutes et tous un pouvoir d’action en ne laissant pas passer des insultes homophobes et transphobes.
Le mois de novembre est aussi la remise du prix égalité du CLAFV, qui récompense un projet en faveur de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Ce sont les supers filles et garçons de DécadréE qui remportent ce prix, pour leur travail formidable de rendre le paysage médiatique plus sensibles aux questions de genre.
DECEMBRE: Lausanne dévoile son plan contre le harcèlement
Très fière et heureuse d’apporter mon soutien à la Municipalité de Lausanne pour le plan d’action contre le harcèlement de rue, qui fait suite à mes différents dépôts. Je tiens d’abord à saluer avec sincérité l’excellent état d’esprit affiché, pour l’égalité et l’accès à l’espace public, par le Municipal en charge. Mais des questions demeurent évidemment:
- le formulaire ne répond que de manière très incomplète à ma demande d’une application mobile
- les moyens financiers et humains ne sont pas détaillés, alors qu’ils seront déterminants pour l’efficacité du système proposé
- le risque de sur-sécurisation de la question demeure! Dans une ville où les cas de violence policière augmentent, ce n’est pas rassurant pour les hommes racisés, souvent pointés du doigts comme les seuls auteur de violences sexistes.
En 2018, il faudra donc maintenir la pression pour que le harcèlement de rue soit pris en charge d’abord comme un problème d’égalité! Et aussi réfléchir sérieusement à lancer soi-même cette application mobile…
Et aussi…
Mon #2017bestnine sur instagram et celui en fonction du coeur.
Les voeux de Sandrine Rousseau, présidente de la République pour Mediapart.
Merci pour votre présence et soutien pendant ces 12 mois. Je me réjouis de vous retrouver en 2018: belle année à vous toutes et tous!