Arrêtons de se payer la tête du climat!
La crise climatique c’est aujourd’hui, c’est maintenant et la Suisse aussi est touchée : régions alpines largement impactées, sécheresse ou encore changement de modèle économique pour le secteur du tourisme.
En parallèle, l’Assemblée fédérale et les partis bourgeois ne réagissent presque pas à la situation. C’est même tout le contraire. Tous les efforts sont mis pour éviter de faire quoi que ce soit. L’UDC a même lancé le référendum contre le contre-projet, qui est lui-même déjà un compromis parlementaire, à l’initiative des glaciers que la population et les cantons ont heureusement largement accepté le 18 juin 2023. Dans le Canton de Vaud, la population a même prononcé un double oui en acceptant aussi l’initiative des Vert·es vaudois pour modifier la Constitution vaudoise pour y inscrire la protection du climat et de la biodiversité. Un texte contient notamment deux dispositions qui visent à réorienter les flux financiers sur lesquels l’État de Vaud a son mot à dire vers des activités moins émettrices de gaz à effet de serre. Et il était temps!
Le pays des banques heureuses
En hiver 2022, la Confédération a solennellement encouragé la population à faire des économies d’énergie. De l’autre côté, au printemps 2023, le Conseil fédéral a décidé de sauver, avec 102 milliards, Crédit Suisse sans aucune garantie écologique. Pourtant, CS est parmi les principaux investisseurs mondiaux dans les énergies fossiles. La liste des grands investisseurs des projets fossiles comprend d’ailleurs d’autres grands noms suisses parmi lesquels : UBS, laquelle avait aussi été sauvée par l’argent des contribuables suisses.
Une faillite du Crédit Suisse aurait, bien sûr, eu un impact dramatique sur l’ensemble de l’économie du pays. Toutefois, malgré cette somme gigantesque, le Conseil fédéral ne prévoit aucune mesure pour soutenir le personnel bancaire du Crédit Suisse actuellement en place. Il demande pourtant en même temps un crédit de 5 millions de francs pour financer le processus en cours par un accompagnement externe et du personnel temporaire supplémentaire. Les collaborateurs du Crédit Suisse ne devraient pas payer pour les erreurs de leurs managers. J’ai donc déposé une motion proposant de modifier la Loi fédérale sur les banques pour permettre à la Confédération de conditionner ces prêts, tristement connus en politique suisse, à des exigences sociales.
Les pays des banques irresponsables
Malheureusement, la majorité bourgeoise du Parlement ne fait encore que très peu le lien entre les grandes entreprises systémiques, leur impact et celui qu’ont leur activité économique sur le climat. Les changements climatiques vont avoir un impact sur le tourisme Suisse, c’est d’ailleurs le sujet de recherche principal de mon collègue Christophe Clivaz. C’est pour cette raison que j’avais déposé au début de mon mandat une motion demandant de prévoir un revenu de transition écologique pour anticiper les grands changements de société et permettre une réorientation professionnelle des métiers appelés à perdre en importance avec la transition écologique. Ma motion n’a pas pu être traitée par le Conseil national, raison pour laquelle je la déposerais à nouveau au mois de juin 2023.
Il nous faut donc réagir vite et rapidement pour garantir une transition écologique socialement juste et supportable.Les solutions existent. Le prochain grand rendez-vous politique pour donner un signal clair sont les élections fédérales d’octobre 2023. Les VERT-E-S Suisse ont d’ailleurs déjà publié la liste de leurs ambitions pour la prochaine législature.
Dans un avenir plus proche, d’autres propositions sont à portée de main et nécessitent une plus large mobilisation. C’est le cas de deux initiatives indispensables pour ces prochaines années : l’initiative des VERT-E-S Suisse et du PS Suisse pour un fond climat et l’initiative pour l’avenir de la Jeunesse socialiste suisse dont je suis membre du comité d’initiative. Ces deux initiatives répondent aux deux grandes questions que sont ce que doit financer l’État pour accélérer une transition et comment le financer.