Beaucoup de jeunes entrent dans la vie active à 16 ans. À cet âge, ils peuvent déjà choisir leur confession, consommer certains alcools, avoir des relations sexuelles et prendre des décisions lourdes de conséquences comme le choix de leur profession.
À 16 ans, les jeunes sont donc déjà confrontés à la vie d’adulte. Et de nombreuses études le prouvent : ils ont les capacités intellectuelles de faire face à des responsabilités importantes. Le vote pourrait être l’une d’entre elles. C’est une marque de confiance envers les jeunes vaudois et vaudoises.
Il n’y a rien à perdre et tout à gagner d’augmenter la démocratie de notre canton ! En effet, les études montrent que si l’envie de participer au processus de vote se fait ressentir tôt, les chances que les jeunes prennent part à la vie civique et politique durant la suite de leur vie augmentent. Ainsi, à Glaris et en Autriche, où le droit de vote est acquis dès 16 ans, un taux de participation plus élevé dans le catégorie des 23-25 ans a été enregistré aux élections de 2010. Cela devrait être d’autant plus vrai si le droit de vote fait suite directement aux cours d’éducation civique, donnée durant la dernière année de scolarité, plutôt que de laisser mourir l’intérêt suscité par ces cours comme c’est le cas actuellement. Le droit de vote pour les jeunes dès 16 ans favorise donc la participation démocratique et permet une meilleure intégration des jeunes dans la société et les incite à prendre leurs responsabilités.
Un tel abaissement de l’âge du droit de vote permettrait également de contrebalancer les effets du vieillissement de la population : selon certaines études, dans 20 ans, la moitié de la population suisse en droit de voter sera âgée de 60 ans et plus. Il s’agit de rétablir l’équilibre de la balance des âges et de signer un nouveau contrat intergénérationnel.
Notre Canton prendrait un train déjà en marche : Glaris a abaissé le droit de vote à 16 ans en 2008 déjà (il y a 10 ans), alors qu’une initiative cantonale est en cours à Neuchâtel pour le droit de vote à 16 ans sur demande. Le Conseil d’Etat recommande la validation en 2017 et on constate un véritable engouement de la part des jeunes, notamment chez les gymnasiens qui se mettent à récolter des signatures, et un large front de partis en soutien. Ailleurs, l’Argentine, l’Ecosse ou encore l’Autriche ont fait confiance à leurs jeunes pour renforcer leur démocratie.
Pour toutes ces raisons, nous avons l’honneur de demander au Conseil d’Etat de proposer une modification législative en vue d’abaisser le droit de vote (et non d’éligibilité) à 16 ans dans le Canton de Vaud, au niveau communal comme cantonal.