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Initiative pour la responsabilité environnementale, où l’impasse gouvernementale

Croire à la possibilité d’un usage illimité des ressources terrestres est au mieux une forme d’aveuglement, au pire de l’extrémisme. La crise climatique, la perte de biodiversité et la pollution ne sont pas des problèmes lointains. Ils font partie de notre réalité quotidienne et affectent déjà notre santé, nos ressources alimentaires et notre qualité de vie. Le modèle économique actuel, basé sur une croissance infinie, est non seulement insoutenable, mais il met également en péril notre avenir.

Résultat de la session de septembre

Ce vendredi 27 septembre, les deux chambres du Parlement ont voté sur l’initiative pour la responsabilité environnementale. Sans surprise, c’est par un rejet que se solde le vote, l’initiative nuirait à la prospérité de la Suisse. L’initiative exigeait que l’économie suisse se réinsère dans les limites naturelles terrestres, dont six sont actuellement déjà dépassées et une septième bientôt franchie, comme je le rappelais dans une vidéo youtube il y a deux ans. Visés par le constat: le changement climatique, allant de la perte de la biodiversité à la consommation d’eau, en passant par la qualité des sols. Ni consensus ni contre-projet n’a été accepté, le refus du Parlement est catégorique sur la question.

En tant que membre des Vert·e·x·s, je m’interroge grandement sur la responsabilité gouvernementale en temps de crise environnementale. Les générations futures ont le droit de vivre      sur une planète intacte et viable et s’il apparaît délicat d’apporter de tels changements sur une période restreinte de dix ans, ce n’est qu’en abordant un tournant dynamique que nous pourrons établir des bases solides pour une économie durable. Elle exige que nous prenions soin des fondements naturels de la vie. En outre, ce sont des droits fondamentaux.

Une question sociale et économique

La question climatique est indissociable des enjeux sociaux, car les crises environnementales touchent de manière disproportionnée les plus vulnérables. Les coûts liés au réchauffement climatique ne devraient pas peser sur les revenus moyens et faibles, ni sur les régions en reconversion industrielle. Une transition juste est donc cruciale pour garantir que tous les citoyens puissent bénéficier des efforts déployés pour la protection de notre planète. Nous avons la responsabilité de préserver l’environnement, non seulement pour notre génération, mais aussi pour celles à venir. Le rejet de cette initiative n’est pas seulement décevant, il nous pousse à nous mobiliser pour un avenir durable, où une politique climatique efficace doit être équitable et inclusive, réduisant ainsi les inégalités plutôt que de les exacerber.

Sur le plan économique, il est essentiel de reconnaître que l’économie prospère uniquement lorsque ses fondements naturels sont solides. Ignorer les limites planétaires menace la stabilité des emplois et la santé des travailleurs, alors que les industries font déjà face à des pénuries de ressources et à des réglementations d’urgence dues aux crises environnementales. L’adoption d’une politique climatique ambitieuse est donc non seulement scientifiquement nécessaire, mais elle revêt également une importance symbolique forte pour le développement de secteurs clés tels que l’énergie, les transports, la construction et l’agriculture. En stimulant l’innovation à travers la création d’emplois et de formations pour des infrastructures vertes, nous renforçons notre résilience économique et nous nous alignons sur les préoccupations écologiques, ouvrant ainsi la voie vers une économie responsable qui respecte la capacité de renouvellement des écosystèmes.

Alors que les menaces liées au changement climatique et à la perte de biodiversité se font de plus en plus pressantes, il est essentiel que les responsables politiques réévaluent leurs priorités et reconnaissent l’importance de soutenir pleinement les initiatives environnementales pour assurer un avenir durable pour tous.