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#LéoimParlement – session de printemps 2021

Les oiseaux chantent, le printemps revient, le COVID a 1 an et les élu·e·s fédéraux·ales reprennent le chemin du Parlement. La session de printemps 2021 a une fois de plus été placée sous le signe de la gestion de la pandémie de COVID-19. Les VERTS ont refusé de donner du crédit aux gesticulations populistes qui voulaient déclarer une date de fin de la pandémie. Au lieu d’assister à ce débat stérile et sans conséquence légale, nous avons plutôt fait des pieds et des mains pour répondre concrètement aux enjeux dans la loi, des aides économiques aux mesures pour la santé mentale. Et nous avons aussi avancé dans d’autres dossiers fondamentaux : interdiction de la publicité pour le tabac, expérimentation animale ou encore approvisionnement du pays. 

Une loi COVID à soutenir

La pandémie fut, une fois de plus, au cœur de nos discussions. Un an après le premier confinement, nous devons encore trouver des solutions pour permettre à toutes les personnes touchées de supporter au mieux cette crise. Parfois jusque tard dans la nuit, nous avons aussi lutté pour éviter que des absurdités, telle que la fin programmée de la pandémie ou le muselage de la task force COVID, ne soient retranscrites dans la Loi COVID-19. Ce que les VERTS ont par ailleurs dénoncé·e·s en lançant un appel pour la liberté de la science. Dans ce contexte, le groupe parlementaire écologiste a cherché, tout au long des débats, à élargir au maximum les aides économiques en accélérant leur mise en œuvre et en simplifiant les procédures pour y avoir droit. Pour rappel, toutes ces aides dépendent de la loi COVID, combattue en référendum le 13 juin prochain. Nous avons, en cohérence avec nos propositions de sortie de crise, agit sur trois axes : “protéger – soutenir – investir dans l’avenir”. Dans cette optique, j’ai déposé une motion demandant au Conseil fédéral d’élaborer une stratégie nationale en matière de santé mentale, dans le cadre d’un dépôt vaudois à tous les échelons.

50 ans du suffrage féminin et hausse de l’âge de la retraite

Le 7 février 2021 nous fêtions les 50 ans du suffrage féminin. Ironiquement, un mois après, le Conseil des Etats a voté pour l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Sous couvert de “sauvetage” de l’AVS, la majorité de droite du Parlement a une fois de plus fait un pied de nez à l’égalité. Car oui, comme je l’explique dans cette vidéo et sur mon blog, la réforme AVS 21 est une réforme inacceptable qui se fait sur le dos des femmes. 

Lutte contre le tabac chez les jeunes

Les dégâts causés par le tabac sont immenses. Sur le plan sanitaire, le tabac est la première cause de décès évitable en Suisse: chaque jour, 26 personnes meurent à cause du tabagisme. De plus, le tabagisme grève l’économie suisse de près de 3.9 milliards de francs chaque année dont 3 milliards sont utilisés pour financer les traitements médicaux et 0.9 milliards pour compenser la perte de gain. 

Sur le plan environnemental, les effets du tabagisme sont aussi notables : sur une base annuelle, la consommation d’un paquet de cigarettes par jour laisse une empreinte gaz à effet de serre comparable à celle d’environ 8 kg de viande rouge ou d’environ 100 kg de sucre. Les mégots de cigarettes sont de loin le déchet que l’on jette le plus souvent à travers le monde ou que l’on ramasse le plus souvent sur les plages et au bord des cours d’eau.

En 2018, une initiative populaire a donc été lancée pour demander à ce que la publicité pour les produits du tabac soit totalement interdite lorsqu’elle atteint les jeunes. L’industrie du tabac, confrontée à une diminution systémique de ses client·e·s, va les chercher là où iels sont : le plus jeune possible. En luttant contre le tabagisme des jeunes, on lutte donc globalement contre le tabagisme de la population, car 85% des fumeur·euse·s ont commencé à fumer avant l’âge de 21 ans.

Responsable de cet objet pour les VERTS, j’ai défendu une position plus forte encore : l’interdiction totale de la publicité pour le tabac. Car dans un pays qui traite trop sévèrement les drogues illégales, et avec trop de légèreté les drogues légales, il est urgent d’amener de la cohérence et du pragmatisme dans cette politique des addictions. Il s’agit d’éviter une interdiction contre-productive tout en garantissant des règles strictes pour encadrer la consommation et il est grand temps de mettre en place un cadre plus strict pour le tabac.

Malheureusement, la majorité du Conseil national a refusé cet objet au profit d’un projet de loi beaucoup plus faible. Je continue le travail en commission pour qu’elle permette la meilleure protection possible de la jeunesse.

Interdire l’expérimentation animale

Nous avons aussi traité de l’initiative pour l’interdiction de l’expérimentation animale et humaine. Cela a été l’occasion pour le Parlement d’aborder la question complexe  de la souffrance animale dans le milieu de la recherche. C’est une chose dont je me suis réjouie dans mon intervention

Il manque aujourd’hui un réel soutien de la Confédération pour le développement des méthodes de remplacement, qui pourtant existent. Les moyens engagés pour les alternatives en regard des expériences sur les animaux sont actuellement trop faibles et ne s’approchent en rien de ceux pour les recherches avec de l’expérimentation animale. Quitter l’expérimentation animale serait pourtant une chance pour la Suisse, car cela nous permettrait d’être à la pointe des avancées internationales, de devancer le consensus scientifique en devenant des leaders et enfin être un pays attractif pour la recherche du futur. 

À cela s’ajoute un postulat fondamental de l’initiative qu’il sera difficile de contrer : l’expérimentation est un mauvais traitement infligé à des êtres vivants qui ressentent comme nous la douleur et les émotions. C’est de la cruauté. Et cette cruauté ne peut plus être considérée comme banale. Face aux preuves scientifiques et face aux évolutions de la science qui se dirige vers d’autres voies, il faut accepter l’heureuse évidence : la fin de l’expérimentation sur les animaux est inéluctable! Il s’agit donc d’accompagner ce changement, ce que ni l’initiative (sortie trop rapide de notre dépendance à la maltraitance animale pour ne pas comporter des risques), ni la situation actuelle ne permettent. C’est pourquoi les VERTS ont proposé un contre-projet, malheureusement refusé, qui allait vers le futur de la recherche, sans cruauté. 

Un rapport et une loi finalement adoptée

Un an après le début de la pandémie, certaines leçons doivent être tirées. Parmi les situations critiques de la première vague : le manque de masques, de respirateurs ou de matériel de protection pour le personnel soignant. La mondialisation a montré ses faiblesses et le parlement a chargé le Conseil fédéral de se doter de nouveaux moyens pour éviter de nouveaux problèmes d’approvisionnement. En tant que rapportrice de commission, j’ai défendu les avantages pour le marché du travail et l’environnement d’une forme de réindustrialisation du pays. Par ailleurs, le Parlement a enfin validé en vote final, les modifications de lois permettant de faciliter l’accès au cannabis médical. 

Objets déposés

En plus de la motion pour une stratégie nationale de santé mentale et de l’interpellation sur la santé économique et mentale des jeunes, j’ai aussi déposé durant cette session, deux objets en lien avec les violences sexuelles sur les mineur·e·s au sein du cercle de confiance : une motion demandant une reformulation de l’art. 213 al. 2 du Code pénal touchant à l’inceste, car l’inceste n’a rien d’une séduction, et une interpellation pour connaître les moyens mis en place afin de lutter contre les violences sexuelles commises sur des mineurs. 

Avec ma collègue Jacqueline de Quattro, nous avons réuni des élues de chaque parti autour d’une initiative parlementaire pour imposer le principe de “qui frappe part” afin de lutter plus efficacement contre les violences domestiques. L’idée est simple, c’est à l’auteur de quitter le domicile, pas à la victime.

Suite au décès tragique de Monsieur Abdoul Mariga, j’ai interpellé le Conseil fédéral pour connaître les raisons qui ont poussé le Secrétariat d’Etat aux Migrations à refuser à M. Mariga une autorisation de séjour au sens de l’art. 14 LAsi, contre la recommandation positive du Canton de Vaud et alors qu’il résidait en Suisse depuis 10 ans et était parfaitement intégré. 

J’ai profité des heures de questions pour demander au Conseil fédéral :