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#LéoimParlement – session d’été 2025

Il est des situations qui nécessitent une prise de position franche et ce qui se passe dans la bande de Gaza ne devrait être l’objet d’aucun compromis. La neutralité n’est pas un concept derrière lequel se cacher, la neutralité est permise grâce au droit international, piétiné à Gaza par le gouvernement israélien et abandonné à son sort par le Conseil fédéral. Non, 54’000 palestiniens tués dont plus de 15’000 enfants, les femmes et les enfants représentant 60 % des victimes, ne trouveront aucune équivalence en Israël, malgré d’incessantes campagnes de propagande. La position d’Israël n’est plus seulement une quantité de violations graves à l’encontre des droits humains et des enfants, elle est l’anéantissement de l’espoir et la mise en cause de notre humanité, tant que nous restons dans le rôle de spectateur. Elle anéantit l’éducation, en bombardant spécifiquement les écoles, lieux d’accueil pour des milliers de civils déplacés. De cette manière, Israël s’assure de détruire l’avenir même d’un peuple dont il vise l’effacement sans plus se cacher.

L’ONU dénonce plus de 30’000 violations graves du droit international humanitaire, dont 22’500 touchant les enfants, soit une hausse sidérante de 25 % en 2024. Pourtant, le Conseil fédéral préfère mettre en doute les rapports de l’ONU et répéter la propagande israélienne. Nous nous plaçons aux côtés des ONG, comme Médecins du monde et Amnesty International qui appellent le Parlement à prendre une position pourtant simple: l’aide humanitaire n’est pas un crime. La solidarité n’est pas un crime. Le génocide est un crime, qui doit s’arrêter immédiatement. À ce titre, nous sommes intervenu·es plusieurs fois au Parlement cette session, afin de mettre sous pression le Conseil fédéral, notamment en lui demandant d’affirmer la validité des rapports de l’ONU sur l’horreur en cours à Gaza, d’entreprendre les démarches pour reconnaître l’état palestinien et de cesser, enfin, toute activité commerciale militaire avec Israël.

Initiative « 200 francs ça suffit », un danger pour notre démocratie
Quel est le prix d’une information indépendante, de qualité, plurilingue et objective? Sans doute bien plus cher que les 335 francs que nous payons aujourd’hui! C’est avec cette conviction que je rejette l’initiative populaire « 200 francs, ça suffit! (initiative SSR) ». Cette initiative portée par des milieux de droite populiste a un seul objectif : affaiblir notre démocratie. L’information sourcée, vérifiée et fiable est un joyau dans l’océan de désinformations dans lequel nous nous noyons. Alors oui, le fait que la SSR soit multilingue augmente les coûts de cette information. Mais n’est-ce pas normal de garantir un accès, dans toutes nos langues nationales, à une information de qualité? Le débat au Conseil national était la prémisse d’une campagne dans laquelle il faudra s’engager, particulièrement en tant que romand.

Une loi tabac qui fait tousser

Il aura fallu 3 ans pour mettre en œuvre l’initiative « Enfants et jeunes sans publicité pour le tabac ». Malgré les nombreuses tentatives de la droite et des lobbys du tabac d’affaiblir le texte, et malgré quelques succès de leur part, nous avons tenu bon pour arriver à un texte acceptable. Les enfants et les jeunes seront mieux protégés contre ce poison qui est responsable, en Suisse, de 9500 décès par an. L’interdiction touche la majeure partie de la presse écrite, les manifestations ouvertes aux jeunes et le parrainage. Internet, applications et autres médias électroniques sont également concernés, sauf si un système de contrôle de l’âge est mis en place. Une exception notable est à déplorer qui permet à une cinquantaine de journaux de continuer à imprimer de la publicité pour le tabac, ainsi que la possibilité – qui sera sans aucun doute saisie – pour les marques de payer des vendeurs et vendeuses volant·es dans les bars et manifestations. 

Une victoire pour l’environnement et la santé publique néanmoins: les puffs devraient être interdites à la vente en Suisse grâce à l’acceptation d’une motion de mon collègue Christophe Clivaz.

Salaires minimums cantonaux: décision irrespectueuse du Parlement

Le fédéralisme à géométrie variable des partis bourgeois a encore frappé. Et, une fois de plus, ce sont les travailleur·euses qui en paient le prix ! Par 109 voix contre 76, le Conseil national a décidé de faire primer les Conventions Collectives de Travail (CCT) sur les lois cantonales en matière de salaire minimal. Ainsi, ces contrats de droit privé entre parties vont primer sur des décisions légitimes du peuple et faire chuter, d’un coup, les salaires de certaines branches jusqu’à 500.- CHF par mois. En tant que vice-présidente de Travail.Suisse, la protection des travailleur·euses est une de mes priorités politiques. Or, certaines CCT affaiblissent la protection de ces dernier·ères en privilégiant des salaires médiocres nourrissant la proportion de working poor dans certaines régions ou secteurs d’activité. Le partenariat social en prend un sacré coup dans l’aile. La bourgeoisie privilégie son actionnariat au détriment de la santé des celleux qui créent la véritable richesse de notre pays!

Autre sujet, autre irresponsabilité: la majorité de centre-droit a rejeté l’initiative pour un Fonds climat. Ce projet vert-rose visait à créer un instrument national ambitieux et pragmatique pour faire face à l’urgence climatique. Il s’agissait de mobiliser entre 0,5 % et 1 % du PIB pour financer des mesures concrètes dans la rénovation énergétique, les transports durables, la biodiversité ou encore l’adaptation aux risques climatiques. Bloquant ainsi les investissements indispensables à la décarbonation de l’économie, du logement et de la mobilité. Face à la multiplication des catastrophes naturelles, refuser d’investir maintenant, c’est accepter des coûts bien plus lourds à l’avenir. 

Les stalkers vont devoir sortir de l’ombre

Une avancée législative importante a cependant été obtenue : le harcèlement obsessionnel, ou stalking, est désormais explicitement inscrit dans le Code pénal suisse. C’est une reconnaissance importante du vécu de nombreuses victimes et un message fort adressé à tous les auteurs qui comptaient sur les failles juridiques, grisés par ce sentiment d’impunité qu’internet confère bien souvent. Cette inscription dans la loi est une avancée que nous avons portée de longue date avec les VERT·E·S Suisses, et qui devra maintenant être accompagnée de moyens pour soutenir les victimes et former les forces de l’ordre. Le message est clair à présent: harceler n’est plus permis.

Cela aurait été parfait si le Bureau du Parlement n’avait pas refusé d’observer une minute de silence pour les victimes de féminicides, une proposition portée là aussi par ma collègue Sibel Arslan. Ce simple geste aurait envoyé un signal de reconnaissance, de respect et de solidarité. Refuser de marquer un temps d’arrêt devant ces assassinats, c’est refuser de les considérer comme un problème politique majeur. En 2025, on compte déjà 18 féminicides en Suisse.

Dépôts et questions

Nous maintenons la pression sur le Conseil fédéral concernant le génocide en cours à Gaza avec, notamment, des salves de questions à chaque occasion. J’ai pour ma part interrogé le Conseil fédéral sur sa confiance envers les rapports de l’ONU concernant les crimes de guerre commis par Israël à Gaza, et sur les sources alternatives qu’il utiliserait s’il les mettait en doute.

Droit au chômage pour les jeunes: j’ai déposé une initiative parlementaire avec Travail.Suisse pour corriger une injustice introduite par la 4e révision de la LACI, qui limite les droits au chômage des moins de 25 ans. Je demande que les jeunes ayant cotisé soient traités à égalité avec les autres assurés, afin de renforcer leur protection et leur accès au marché du travail.

J’ai déposé plusieurs interpellations durant cette session:

J’ai aussi interrogé le Conseil fédéral sur la poursuite de l’objectif « zéro nouvelle infection au VIH d’ici 2030 » alors même que les coupes budgétaires menacent la mise en œuvre de la stratégie nationale contre les IST (NAPS). Le Conseil fédéral a réaffirmé cet objectif, mais sans s’engager clairement sur les moyens concrets nécessaires pour l’atteindre. Avec Santé Sexuelle Suisse, dont je suis présidente, nous nous organisons pour maintenir ces prestations à la population fondamentales.

J’ai déposé une motion demandant que toutes les aires d’attente sous responsabilité de la Confédération — quais, aires d’autoroute, parvis, etc. — soient aménagées pour offrir des zones d’ombre, notamment par la végétalisation. Face à l’augmentation des vagues de chaleur et à leurs effets graves sur la santé, la Confédération doit être exemplaire et appliquer ses propres recommandations en matière de protection contre la canicule.