Skip links

Pour un meilleur accès à l’art : une artothèque lausannoise

Pendant cet été, j’ai eu le plaisir de travailler à la Neuer Berliner Kunstverein à Berlin (voir ci-dessous mon bureau merveilleusement décoré d’une oeuvre de la NBK). La NBK est un espace d’exposition et une artothèque qui permet à des centaines de Berlinois et Berlinoises d’accrocher chez eux, à très très bas prix, des oeuvres d’art contemporaines d’artistes émergents locaux ou d’artistes confirmés, parfois mondialement, comme Dali ou Joseph Beuys. Et cette expérience a été frappante pour moi: voilà un moyen très concret et très simple de démocratiser l’accès à l’art et de renforcer les rapports entre le public et les oeuvres. Et en cherchant, j’ai découvert qu’aucune structure de ce genre n’existe vraiment en Suisse romande. Et quel meilleur endroit que Lausanne? Et HOP, un postulat au Conseil communal!fullsizerender

Une artothèque est une structure de diffusion d’œuvres d’art dotée d’une collection d’œuvres d’art originales, régulièrement enrichie et prêtée à un large public (particuliers, établissements scolaires, associations, entreprises, collectivités…) à des coûts bas, à la manière dont une bibliothèque prête des livres et diffuse la lecture.

fullsizerenderUne artothèque peut aussi avoir comme but de soutenir les artistes à travers des expositions, des résidences de création, des éditions, etc. Une telle structure est un outil culturel permettant d’offrir une rencontre privilégiée et directe entre une œuvre d’art et les citoyennes et citoyens, rencontre si possible étayée par un travail de médiation.

À Berlin, la NBK fait même un concours annuel pour faire une grande session d’achat d’oeuvres d’artistes vivants et travaillant à Berlin. On voit ici mon lauréat favori.

fullsizerender

L’expérience des artothèque est largement positive dans les pays qui voient fleurir ces structures, par exemple en France et en Allemagne. Parfois privées, beaucoup d’entre elles sont publiques et permettent aux collectivités (1) d’offrir à la population un accès direct à l’art contemporain, parfois considéré comme difficile d’approche (2) de valoriser et rendre visible leurs collections d’art plastique, qui bien souvent reste inaccessibles au public (3) de mettre en place une aide directe à la création locale et aux artistes du cru, en particulier les jeunes créatrices et créateurs, qui peinent souvent à émerger.

La Ville de Lausanne pourrait ainsi profiter d’une telle structure pour créer un lien direct, abordable et médiatisé, entre sa population et l’art contemporain, qu’elle soutien déjà par d’autres biais. Le Fonds des arts plastiques, que la Ville souhaite d’ailleurs mieux valoriser, serait une bonne base de départ pour constituer la collection d’une artothèque.

Le postulat déposé au Conseil Communal de Lausanne le 1 novembre 2016, et cosigné avec ma collègue verte Claude Grin, demande dès lors que la Municipalité étudie l’opportunité de mettre en place une artothèque municipale.

Photographies maison (sorties de mon compte instagram).