Le 25 septembre, nous votons sur l’initiative contre l’élevage intensif. Cette initiative demande de protéger la dignité des animaux dans le domaine de la garde d’animaux à des fins agricoles en édictant des critères relatifs à l’hébergement, aux soins, à l’accès à l’extérieur, à l’abattage et à la taille maximale des groupes dans les étables. Elle souhaite aussi que les importations d’animaux et de produits d’origine animale à des fins alimentaires respectent les règles édictées. Et prévoit un (long) délai de 25 ans pour se mettre en conformité.
Depuis longtemps je me bats pour que le bien-être animal soit reconnu par nos autorités politiques. Que ce soit pour des questions éthiques, climatiques, d’agriculture locale ou de santé, la surconsommation de viande dont est victime notre société est lourde de conséquences. Il est donc urgent de diminuer notre consommation de viande et, le cas échéant, d’en améliorer la qualité.
Nous votons sur cet objet car le Parlement a refusé très sèchement cette initiative tout comme le contre-projet que le Conseil fédéral avait proposé, qui reconnaissait ainsi le besoin d’agir. Durant mon intervention sur ce sujet, j’ai rappelé que l’élevage intensif est néfaste pour notre santé, notre environnement et évidemment pour les animaux, qui souffrent terriblement : comment, lorsqu’il y a des centaines de porcs ou des milliers de poules, prendre soin de chaque individu? Des individus avec des sentiments, des ressentis, des douleurs et des craintes: les animaux qui ne sont pas des marchandises, mais des êtres vivants. Leurs besoins fondamentaux doivent être préservés!
L’élevage intensif est un système de production dans lequel les besoins fondamentaux des animaux ne sont largement pas pris en compte : durée de vie réduite ; empêchement du comportement social naturel ; races d’élevage axées uniquement sur la productivité, etc. Cette manière de concevoir l’élevage est mauvaise pour notre environnement, notre santé et les animaux qui la subissent. Leurs besoins fondamentaux ne sont pas pris en compte. Entassés dans des espaces très étroits, ils n’ont généralement pas accès à l’extérieur.
Avec cette initiative, nous voulons ancrer la dignité de l’animal dans l’agriculture. Elle permet aussi de renforcer la santé humaine et animale, car ce mode d’élevage augmente la résistance aux antibiotiques et accroît les risques de pandémie. De plus, la viande bas-de-gamme produite dans ces conditions est mauvaise pour notre santé. Contrairement à ce que nous font croire les opposant·e·s, cette initiative ne touche que 5% de nos exploitations agricoles : les plus grosses, celles d’engraissement qui élèvent jusqu’à 27’000 poulets, 1500 cochons ou 300 bovins dans une halle. Pas les petites familles paysannes, par les paysan·ne·s de montagne !
Finalement, la sécheresse de l’été dernier nous rappelle la fragilité de notre environnement. Nous devons trouver des solutions d’avenir pour préserver notre société. Les produits d’origine animale sont responsables de 85% des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agricole. Diminuer la quantité d’animaux élevés tout en respectant leur qualité de vie, c’est permettre à notre planète et notre assiette de mieux respirer.