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#LéoimParlement – session d’hiver 2020

Un début de session poétique avec les premières neiges tombées sur le toit du Parlement mais un retour à la réalité brutal au vu du manque de considération d’une majorité de droite envers les personnes vivant une situation précaire à cause du coronavirus. 

Le dédain des bien loti·e·s

A l’intérieur, au chaud, la majorité de droite bourgeoise a choisi de poursuivre son offensive libérale en votant avec dédain contre les maigres soutiens à la population proposés pour les épargner dans cette crise du coronavirus. Refusant l’entrée en matière sur le projet de loi Covid-19 sur les loyers commerciaux, les élu·e·s de droite ont fanfaronné en prétendant sauver la sacro-sainte liberté de marché. Ironiquement, le même jour éclatait un scandale de magouilles immobilières d’envergure à Genève. Il est frappant mais pas étonnant de constater que face à la détresse des petit·e·s commerçant·e·s, restaurateur·trice·s, chef·fe·s de petites et moyennes entreprises, les élu·e·s bourgeois·es de notre Parlement n’agissent pas. Finalement, en dernière semaine, plusieurs demandes des VERTS ont été acceptées de justesse, en particulier l’abaissement des critères pour les aides aux indépendant·e·s et le versement du salaire à 100% pour les bas salaire en RHT: un soulagement pour toutes les personnes qui galèrent face à la crise.

J’ai pris la parole, durant ce débat, pour interroger le Conseil fédéral sur un problème qui touche les femmes indépendantes qui ont accouché en 2019: ne serait-il pas plus juste qu’elles aient un revenu qui corresponde effectivement à 80 pour cent de leur revenu normal et donc que la base de calcul soit leur revenu de 2018 (d’avant crise). En effet, les femmes indépendantes ayant accouché en 2019 ont eu un revenu lié au congé maternité se montant à 80 pour cent de leur revenu normal. Et celles qui bénéficient en 2020 d’allocations pour perte de gain suite au coronavirus touchent 80 pour cent de ces 80 pour cent en 2019. En commission, j’ai déjà articulé cette demande mais l’administration l’a balayé en disant que c’était trop compliqué (sans dire pourquoi). Ueli Maurer n’a pas fait mieux malheureusement: la Suisse continue donc à entretenir un système hostile aux mères qui travaillent.

Le dédain, je l’ai aussi senti qu’il a s’agit de venir en aide aux EMS, qui souffrent terriblement face à la crise et dans lesquels nos parents et grands-parents meurent seuls et en grand nombre. Nous avons notamment défendu l’intervention de l’armée (quitte à ce qu’elle intervienne) dans les EMS. Réponse du Conseil fédéral et du Parlement: nos aîné·e·s ne sont pas la priorité.

Une avancée sociale très attendue

La décision historique du Conseil des Etats à propos du mariage pour toutes et tous ne peut que nous réjouir! D’autant plus que l’accès à la procréation médicalement assistée pour les couples des femmes y est inclus. Une avancée majeure vers une égalité de droits pour les couples homosexuels et hétérosexuels. Dans le même temps, le changement de sexe à l’état civil a été facilité, ce qui est une claire amélioration pour les personnes transgenre, surtout les jeunes.

Accès pas si facilité au cannabis médical

Le Conseil national a accepté durant cette session de faciliter l’accès au cannabis médical pour le traitement ou la recherche ce qui est réjouissant. Mais la possibilité de produire personnellement son cannabis à cette fin n’a pas été acceptée. Le cannabis médical restera donc sous la coupe des pharmas… 

Un écran de fumée anti-tabac

La Suisse est très en retard par rapport aux pays européens dans la lutte contre le tabagisme. Un manque de moyen mais aussi des lobbys cigarettiers avec un poids politique très fort comme l’ont démontré nos débats. Entre les propositions racistes de la majorité de droite (ex : l’UDC qui demande à interdire la remise de produits du tabac et de cigarettes électroniques aux personnes faisant l’objet d’une procédure d’asile) et un manque de prise en compte des réels risques que représentent ce poison pour nos jeunes, le projet n’a été soutenu que partiellement par les VERTS qui se sont majoritairement abstenu·e·s.

Une occasion manquée contre le harcèlement sexuel

Plus de 80% des plaintes pour harcèlement sexuel sont classées sans suite, principalement parce qu’il est très difficile de prouver les violences. J’ai rappelé à cette occasion le traumatisme que représente la complaisance face au harcèlement sexuel qui a été révélé à la RTS. Le Conseil national avait l’occasion d’alléger ce fardeau de la preuve mais a refusé de le faire par une courte majorité. C’est encore un échec malheureux, mais peu à peu, nous dépassons les frontières partisanes sur ce sujet, car de plus en plus de femmes bourgeoises s’engagent courageusement pour lutter contre ce fléau.

Mes dépôts 

Avec les VERTS nous avons déposé une série d’objets pour interpeller le Parlement et le Conseil fédéral sur la problématique du harcèlement. Mon initiative parlementaire requiert des modifications dans le domaine des marchés publics afin de renforcer la lutte contre le harcèlement dans les milieux économiques et de s’assurer que l’argent public ne tombe pas dans les poches des harceleurs. 

Durant cette session j’ai aussi déposé une interpellation à propos du racisme anti-noir.e.s.x en Suisse posant une série de questions au Conseil fédéral afin de connaître sa position sur ce sujet. 

J’ai aussi posé deux questions au Conseil fédéral pour savoir, tout d’abord, comment il compte réagir suite aux dénonciations des étudiantes de l’EPFL à propos de la culture sexiste et homophobe qui y règnent. Ma seconde question de la session avait pour but de connaître le calendrier prévu pour la révision touchant au droit pénal sexuel suisse. Des propositions seront formulées par l’administration fédérale dans le courant 2021 pour cette réforme très attendu, qui devrait modifier la définition préhistorique du viol en Suisse.

Sur le plan de la santé publique, j’ai déposé une motion pour permettre l’introduction d’une option “achat” pour les pompes à insuline et en matière d’égalité un postulat visant à lutter contre la précarité menstruelle avec un accès gratuit aux produits menstruels.

En collaboration avec le CSAJ et pour faire suite à mon engagement dans la campagne engage.ch, j’ai déposé un postulat (co-signé par des membres de tous les partis) pour obtenir des données sur le harcèlement scolaire en Suisse et voir comment la Confédération pouvait mettre en place une politique nationale en la matière.

Pour les Jeunes Vert·e·s vaudois·es, j’ai déposé deux motions. La première pour une forme d’assurance sociale pour permettre la réorientation professionnelle des métiers touchés par le réchauffement climatique ou qui doivent disparaître pour lutter contre ce réchauffement: la prévoyance de réorientation écologique professionnelle (PREP). La seconde pour taxer le capital plutôt que le travail, en allant vers une fiscalité 2.0 permettant de prendre en compte, notamment, la robotisation: pour un élargissement des contribution des employeurs·euses aux assurances sociales, en intégrant la valeur ajoutée brute produite en Suisse.

Pour finir, j’ai travaillé en collaboration avec Travail.Suisse pour imaginer une mesure alternative à la politique monétaire actuelle de la BNS face au franc fort, dont les intérêts négatifs et l’injection massive de devises sur le marché péjore l’économie réelle, les retraites via les caisses de pensions et les locataires. Dans une motion, je demande de taxer les achats de francs à l’étranger.